Plus de 3000 employés de Google, y compris des dizaines d'ingénieurs expérimentés, ont signé une lettre dans laquelle ils expriment leur refus de prendre part au programme du Pentagone, Project Maven, qui a développé une intelligence artificielle pour équiper les drones du Pentagone et qui pourrait être utilisé pour améliorer des frappes de drones, rapporte The New York Times.
«Nous croyons que Google ne doit pas participer à un business de guerre. C'est pourquoi nous demandons de l'annuler du Project Maven, ainsi que de rédiger, publier et assurer la mise en application d'une politique claire selon laquelle Google et ses contractants ne créeront jamais de technologies militaires», lit-on dans cette lettre adressée à Sundar Pichai, directeur général de l'entreprise.
Participer au projet Maven « portera atteinte de façon irréparable à la marque de Google et à sa capacité à rivaliser pour attirer des talents », ajoute la lettre. Google «se bat pour garder la confiance du public», poursuit la lettre, alors que beaucoup craignent «une IA militarisée».
Selon les employés, le contrat, qui peut nuire à la réputation de Google, «contredit totalement nos valeurs fondamentales». «Mettre en place cette technologie pour aider le gouvernement américain dans la surveillance militaire — et dans d'éventuels effets mortifères — est inacceptable.»
En fait, la relation de Google avec l’armée n’est pas nouvelle. Depuis 2016, Eric Schmidt, ex-président de Google et toujours membre du conseil d’administration d’Alphabet, sa maison-mère, fait partie d’un comité d’experts en technologie du Pentagone qui compte aussi parmi ses membres Milo Medin, l’un des vice-présidents de Google.
