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À Metz, une alarme de poche pour lutter contre l'insécurité

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Face à l’insécurité dans l’espace public, la ville de Metz a pris une initiative inédite en distribuant gratuitement des porte-clés d’alerte aux femmes. Ce dispositif vise à rassurer les habitantes et à dissuader les agresseurs, mais il suscite aussi de vives critiques.

Une alarme stridente pour donner l’alerte

Depuis le 24 février, les Messines peuvent retirer gratuitement un porte-clés équipé d’une alarme de 140 décibels, soit l’équivalent du bruit d’un avion au décollage. L’objectif est d’effrayer un agresseur potentiel et d’alerter les passants en cas de danger. Pour l’obtenir, il suffit de présenter une pièce d’identité et un justificatif de domicile.

Dès le premier jour de distribution, de nombreuses femmes se sont pressées pour se procurer cet objet. "On essaie de rentrer en groupe, on garde toujours une clé en main… Ce porte-clé sera un moyen de plus pour se sentir en sécurité", explique Emma, une étudiante venue en récupérer un exemplaire.

Une mesure controversée

Si l’initiative rencontre un certain succès, elle fait aussi l’objet de critiques. Le collectif féministe La Grenade dénonce une mesure qui transfère la responsabilité de la sécurité sur les potentielles victimes. "On sur-responsabilise encore une fois les femmes. Lors de la prochaine agression, est-ce qu’on va entendre des critiques du type : ‘elle n’avait pas pris son porte-clé’ ou ‘sa pile était vide’ ?", s’indigne Julie*, porte-parole du collectif.

La Grenade souligne également le manque d’inclusivité du dispositif, qui ne prend pas en compte d’autres minorités de genre confrontées au harcèlement de rue.

Un dispositif coûtant 40 000 euros

Certaines militantes pointent aussi un problème de fond : l’argent investi (40 000 euros) aurait pu être alloué à des mesures plus structurelles comme la prévention ou le renforcement de la présence policière. "Ce genre de gadget joue sur nos craintes, et la ville en tire un bénéfice d’image", critique La Grenade.

Une stratégie municipale plus large

Cette initiative s’inscrit dans un ensemble de mesures adoptées par la mairie de Metz, telles que la réservation de places de parking pour les femmes ou l’adhésion à l’application The Sorority, qui met en relation des femmes en danger avec des volontaires prêtes à intervenir.

Pour le maire de Metz, François Grosdidier, ces dispositifs complètent une politique globale de sécurisation, comprenant la vidéosurveillance et une présence policière renforcée. Des mesures que le collectif féministe qualifie d’« effets d’annonce » plutôt que de réelles avancées.

Un débat toujours ouvert

Outil de prévention, gadget marketing ou solution temporaire, la distribution de ces porte-clés d’alerte divise. Si certaines femmes y voient un moyen de renforcer leur sentiment de sécurité, d’autres considèrent qu’il ne répond pas aux problèmes structurels des violences urbaines. Une chose est sûre : la question de la sécurité dans l’espace public reste plus que jamais d’actualité.

 

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