Le 3 juillet, une vidéo de huit secondes a fait le tour des réseaux sociaux, propulsant IKEA sur le devant de la scène… sans qu’elle ne soit l’initiative de la marque suédoise. Diffusée sur X par la créatrice Salma Boukar, cette courte séquence a été entièrement générée par l’intelligence artificielle, via Veo 3, le nouvel outil vidéo de Google. Aucun logo, aucun slogan, et pourtant, tout évoque l’univers d’IKEA : ambiance minimaliste, teintes chaudes, montage dynamique de meubles et un jeté jaune soigneusement disposé sur le lit.
Un spot sans agence, mais pas sans intention
Ce contenu, bien qu’"officieux", s’inscrit dans une vague croissante de créations publicitaires générées par IA circulant actuellement sur LinkedIn et autres plateformes. Les messages implicites qui accompagnent ces vidéos sont clairs : « Plus besoin d’agence ». Mais la réalité est plus complexe. La vidéo de Salma Boukar, saluée pour sa direction artistique subtile, démontre que si l’outil peut automatiser la technique, il ne remplace pas la vision créative.
Veo 3 : un outil puissant, mais pas magique
Lancée en France dans l’application Gemini le jour même de la diffusion de cette vidéo, la troisième version du modèle Veo de Google représente une avancée majeure. Contrairement à ses concurrents, dont le célèbre Sora d’OpenAI, Veo 3 propose des vidéos enrichies de sons, dialogues, ambiances, rendant l’expérience plus immersive. Une scène de plage ne se contente plus de l’image : le bruit des vagues, le vent, ou encore des rires viennent compléter le tableau.
Accessible via l’abonnement Google AI Pro à 21,99 € par mois, l’outil reste encadré par des dispositifs de transparence comme le filigrane numérique SynthID. Une mesure importante à l’heure où la frontière entre contenus réels et artificiels devient de plus en plus floue.
Un outil, oui. Une idée, toujours indispensable
La viralité de cette publicité improvisée relance une vieille question dans un contexte nouveau : où se situe la frontière entre outil et création ? Car si l’IA permet aujourd’hui à tout un chacun de produire une vidéo de qualité professionnelle en quelques clics, la pertinence du message et la force de l’idée restent entre les mains des créateurs humains.
En définitive, IKEA n’a rien commandé, mais la marque n’a jamais été aussi bien servie. Une démonstration – presque involontaire – du potentiel, mais aussi des limites, de la publicité générée par intelligence artificielle.
