Sur certaines routes turques, impossible de détourner le regard. Le long des autoroutes, des carcasses de voitures accidentées trônent sur des poteaux ou sur les bas-côtés. Ces épaves, véritables témoins de drames réels, font partie d’une campagne nationale de sensibilisation à la sécurité routière lancée par les autorités locales.
À Erzurum, Sivas et dans d’autres provinces, ces véhicules détruits rappellent brutalement les conséquences de la vitesse, de l’alcool ou de l’usage du téléphone au volant. Accompagnées de panneaux d’avertissement, ces installations visent à provoquer un électrochoc collectif : confronter les automobilistes à la réalité de ce qu’ils risquent.
Une mise en scène choc pour sauver des vies
L’idée est simple, mais redoutablement efficace : frapper les esprits. En plaçant ces voitures bien en vue, souvent suspendues à deux mètres du sol, la police souhaite transformer les routes en rappel permanent du danger. Ces épaves deviennent des « mémoriaux à ciel ouvert », symboles d’une lutte contre l’indifférence et l’imprudence.
Le projet, soutenu par la direction nationale de la circulation et les municipalités, s’inscrit dans une campagne plus large de prévention. Les chiffres restent alarmants : plusieurs milliers d’accidents sont enregistrés chaque année, dont beaucoup dus à des comportements évitables.
Entre émotion et controverse
Si beaucoup saluent le réalisme du dispositif, d’autres s’interrogent sur son impact émotionnel. Certains estiment que ces images peuvent heurter les familles endeuillées ou les enfants. Mais une chose est sûre : personne ne reste indifférent.
Le choc visuel provoque le débat, et c’est précisément ce que recherchent les autorités : transformer le choc en prise de conscience.
Cette approche directe n’est pas sans rappeler une campagne argentine marquante, où des voitures accidentées étaient encastrées dans des icônes de réseaux sociaux, dénonçant la distraction numérique au volant. En Turquie, le message est plus cru encore : la route n’est pas un espace virtuel — elle peut être fatale.
