Le 23 juin, alors que Jeff Bezos célébrait son mariage dans la mythique place Saint-Marc à Venise, Greenpeace Italie a frappé fort en déployant une immense banderole sur l’un des monuments les plus emblématiques et fragiles du patrimoine mondial. Aux côtés du collectif britannique Everyone Hates Elon, l’organisation a adressé un message clair et percutant : « If you can rent Venice for your wedding, you can pay more taxes » (« Si tu peux louer Venise pour ton mariage, tu peux payer plus de taxes »).
Cette action coup de poing, bien que brève, a capté l’attention en soulignant l’absurde contradiction entre le faste ostentatoire des ultra-riches et les urgences sociales et environnementales actuelles. Tandis que Bezos, Lauren Sánchez, et une centaine d’invités triés sur le volet – parmi lesquels Elon Musk, Kim Kardashian et Mark Zuckerberg – profitaient d’un événement privé luxueux, une partie de Venise était paralysée pour permettre la tenue de cette fête hors norme : yachts, bateaux-taxis privatisés, près de 95 jets privés attendus, tout un dispositif démesuré dans une ville pourtant en première ligne face aux conséquences du dérèglement climatique.
Venise, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est en effet l’un des symboles les plus marquants de la vulnérabilité environnementale, menacée par la montée des eaux et un tourisme de masse destructeur. Cette privatisation partielle de l’espace public a suscité l’indignation des habitants, qui ont également manifesté avec des slogans comme « No Space for Bezos », renforçant ainsi la contestation locale.
Greenpeace profite de cet événement pour élargir la critique à l’ensemble du mode de vie des super-riches, accusés d’aggraver les inégalités sociales tout en contribuant massivement à la crise climatique. L’organisation plaide pour une fiscalité plus juste à l’encontre des grandes fortunes et des secteurs polluants, afin de financer une transition écologique indispensable.
En quelques minutes, cette intervention visuelle et symbolique a transformé un moment de luxe privé en un véritable déclencheur de débat public, illustrant une fois encore l’efficacité de la communication activiste mêlant créativité et engagement.
