Dans un paysage où les publicités interrompent constamment l’expérience des internautes, Standard Bank a choisi une voie totalement différente. Avec l’agence M+C Saatchi Abel, la banque sud-africaine a imaginé une campagne qui passe presque inaperçue, tout en s’intégrant naturellement dans les habitudes des utilisateurs de YouTube Music. Le principe : des chansons générées par intelligence artificielle, composées pour ressembler à de véritables morceaux, mais qui transmettent subtilement les messages promotionnels de la banque.
Seize genres musicaux populaires en Afrique du Sud ont été explorés, de l’Amapiano à l’Afrohouse, en passant par le Country Rock. Chaque titre a été conçu grâce à des milliers de prompts IA à partir d’un même script, créant une série de morceaux qui s’intègrent discrètement dans les playlists des internautes, sans jamais briser leur moment d’écoute. La publicité devient alors un élément du flux musical, presque indétectable, mais terriblement efficace.
Pour Standard Bank, cette approche reflète sa vision d’un service bancaire fluide, moderne et ancré dans les usages digitaux. La banque souhaitait toucher une audience jeune, technophile et naturellement réfractaire aux modèles publicitaires classiques. L’idée était donc de s’adapter aux codes culturels de cette génération, plutôt que de les perturber. Le résultat est une campagne aussi innovante que cohérente, qui fait écho à la promesse d’une application bancaire simple, sécurisée et intuitive.
Les performances dépassent largement les attentes. L’objectif initial de 10 millions d’impressions a été multiplié par quatre, dépassant les 40 millions. Les taux de complétion, habituellement proches de 15 % dans l’industrie, ont atteint jusqu’à 40 %. Le téléchargement de l’application, indicateur clé pour la banque, a dépassé de 110 % la cible fixée. Et malgré un budget média réduit, l’impact sur l’image de la marque est tangible, avec une hausse notable du sentiment positif.
Cette réussite tient aussi à l’implication créative du groupe Up&Up, qui défend l’idée que la créativité peut transformer toutes les industries. L’usage de l’IA n’est pas ici un gadget technologique, mais un levier pour repenser la manière d’interagir avec le public. En chantant même le traditionnel disclaimer réglementaire dans des styles variés – reggae, jazz ou soul – la campagne parvient à jouer avec les codes du marketing tout en les réinventant.
En s’intégrant dans les flux musicaux, Standard Bank a prouvé qu’une marque peut capter l’attention sans la forcer. Une façon élégante et résolument moderne de communiquer, qui pourrait bien devenir une référence pour les campagnes digitales non intrusives.
