Bad Bunny sera la tête d’affiche du spectacle de mi-temps du Super Bowl LX, prévu le 8 février 2026 au Levi’s Stadium. L’annonce, faite conjointement par l’artiste, la NFL, Apple Music et Roc Nation, place la superstar portoricaine au cœur de l’événement télévisé le plus suivi aux États-Unis.
Le choix étonne. L’interprète de Debí Tirar Más Fotos avait, lors de sa dernière tournée mondiale, sciemment exclu les États-Unis, redoutant que l’agence fédérale ICE ne profite de ses concerts pour cibler certains spectateurs latinos. Une posture militante qui avait consolidé son image d’artiste attentif à la protection de son public.
Accepter aujourd’hui la scène la plus médiatisée du pays peut sembler contradictoire. Mais le Super Bowl n’est pas une tournée : c’est une vitrine ultra-sécurisée, calibrée pour l’audience la plus large possible. Pour Bad Bunny, c’est l’opportunité d’atteindre le public américain sans renier totalement ses positions passées.
Côté organisation, la logique est claire. Depuis que la mi-temps est confiée à Apple Music et Roc Nation, la NFL parie sur des artistes porteurs de discours sociaux et politiques affirmés. Une manière de séduire des audiences jeunes, urbaines et diversifiées, tout en maximisant un spectacle où chaque spot publicitaire atteint 16 millions de dollars.
Mais ce mélange de revendications progressistes et de sponsoring XXL soulève des questions. Comment concilier l’image militante de Bad Bunny avec l’énorme machine commerciale du Super Bowl ? Réponse, le 8 février, quand la scène deviendra le théâtre de ce paradoxe soigneusement orchestré.
