De la scène aux rayons des librairies, JuL continue de brouiller les frontières entre culture populaire et reconnaissance institutionnelle. Le 29 octobre, les éditions JC Lattès publient « JuL – Petit dictionnaire », signé Tarik Chakor.
Un ouvrage qui ne raconte pas seulement un parcours, mais un langage, une manière d’être, une identité devenue collective.
Un portrait en 176 mots pour dire un monde
L’auteur, professeur à Aix-Marseille Université et cofondateur de l’agence La Firme, a choisi le format du dictionnaire pour explorer le lexique, les valeurs et les symboles de celui qui a fondé le label D’Or et de Platine.
Derrière chaque entrée — de « Frérot » à « Cagoulé » — se cache un éclairage sociologique sur l’artiste et sur la façon dont son vocabulaire a infusé le quotidien d’une génération.
Ni biographie, ni simple compilation de punchlines, « JuL – Petit dictionnaire » s’inscrit dans la lignée des ouvrages déjà consacrés à Orelsan ou Damso, mais avec une approche plus populaire, spontanée et enracinée dans la culture marseillaise.
Quand les murs deviennent des pages
Pour accompagner la sortie du livre, La Firme a conçu une campagne d’affichage dans les rues de Marseille.
Des posters transforment les expressions emblématiques du rappeur en définitions, comme si le dictionnaire s’invitait à ciel ouvert.
Une idée simple mais efficace : faire descendre la littérature dans la rue, là où tout a commencé pour JuL, entre humour, fierté locale et authenticité.
Du micro au patrimoine
En dédiant un dictionnaire à JuL, Tarik Chakor consacre l’entrée du rap dans la culture savante.
Le livre montre comment le langage du rappeur est devenu un patrimoine vivant, au même titre que son geste musical.
Car JuL, au-delà de la musique, incarne une façon de parler, de se comporter, d’être au monde — un miroir d’une jeunesse qui s’exprime sans détour.
Entre étude culturelle et hommage, « JuL – Petit dictionnaire » consacre ainsi un artiste devenu, littéralement, un mot à part entière.
Et pour ceux qui aiment les défis créatifs extrêmes, l’ouvrage s’accompagne d’un clin d’œil à Rilès, autre figure iconoclaste, qui s’est lancé le pari de courir 24 heures non-stop avec une scie circulaire derrière lui — une performance aussi folle qu’inspirante.
