Un bouton “skip pub” qui coûte 2,99 £ par mois : c’est la nouvelle option que Meta va proposer au Royaume-Uni. Les utilisateurs de Facebook et Instagram auront bientôt le choix entre continuer gratuitement avec des annonces ciblées ou souscrire à une version payante et sans publicité.
L’abonnement est fixé à 2,99 £ sur le web et 3,99 £ sur iOS et Android (soit 3,44 € et 4,59 €). Il couvre un premier compte rattaché à l’Accounts Center, chaque compte supplémentaire étant facturé 2 £ (web) ou 3 £ (mobile). Cette formule sera réservée aux plus de 18 ans et, en cas d’adhésion, les données personnelles des abonnés ne pourront plus être exploitées à des fins publicitaires.
Si ce lancement a lieu d’abord outre-Manche, ce n’est pas un hasard. Depuis le Brexit, le Royaume-Uni applique sa propre version du RGPD (le UK GDPR), supervisée par l’ICO, qui se montre plus pragmatique que Bruxelles. L’autorité britannique a d’ailleurs salué cette alternative au ciblage publicitaire par défaut. À l’inverse, le Comité européen de la protection des données a jugé en 2024 que la plupart des modèles “consentir ou payer” ne reposaient pas sur un consentement réellement libre, ce qui a valu à Meta une amende de 200 millions d’euros sous le Digital Markets Act.
Autre élément clé : le tarif. Après avoir testé des abonnements en Europe entre 9,99 € et 12,99 €, Meta tente ici un prix plancher beaucoup plus accessible, histoire de montrer que la vie privée ne doit pas être un luxe réservé aux plus fortunés.
Reste que le pari est risqué. Avec 98 % de ses revenus mondiaux issus de la publicité, Meta joue avec son modèle économique fondateur. Le Royaume-Uni devient ainsi un laboratoire grandeur nature pour tester une monétisation hybride.
La vraie question : les Britanniques paieront-ils pour scroller sans pubs ? Et si oui, Bruxelles acceptera-t-elle un jour ce compromis ? Pour l’instant, la réponse tient en suspens…
