Greenpeace dévoile une campagne choc qui semble venir d’une autre planète
Avec des images à couper le souffle, presque surréalistes, Greenpeace Brésil lance une campagne percutante intitulée « Que Planeta É Esse? » (« Quelle planète est-ce donc ? »). L’initiative, conçue avec l’agence Beta Collective et les Irmãos Meirelles, combine esthétique saisissante, documentation rigoureuse et message politique fort pour éveiller les consciences face à l’urgence climatique.
Quand la réalité dépasse la fiction
Loin des effets spéciaux ou des rendus générés par intelligence artificielle, la campagne s’appuie uniquement sur des prises de vue réelles, réalisées depuis les airs. Les paysages, pourtant bien ancrés dans le territoire brésilien, semblent sortis d’un autre monde : rivières asséchées, forêts calcinées, terres craquelées. Des scènes dignes d’un décor martien, mais qui témoignent d’une réalité bien terrestre et dramatique.
Les zones filmées — Gilbués (Piauí), les rivières Coari et Rio Negro, les alentours de Tefé et Porto Velho — font désormais figure de symboles d’une planète en détresse. En s’attaquant à des lieux familiers des Brésiliens, la campagne rend tangible une crise souvent perçue comme lointaine ou abstraite.
Une esthétique brute et silencieuse qui interpelle
L’un des choix les plus marquants de la campagne réside dans sa forme : aucune narration, aucun commentaire, juste des images fortes et un montage rythmé. Le silence, ou plutôt l’absence de voix explicative, laisse place à une émotion brute. La désolation devient un langage universel.
Pour Laura Leal, directrice de l’engagement chez Greenpeace Brésil, « nous vivons déjà les effets de la crise climatique. Mais il est encore temps d’agir. » Le message est clair : il ne s’agit plus de prévenir un futur hypothétique, mais de documenter un présent déjà transformé — et d’agir pour éviter le pire.
Une campagne qui sort de l’écran pour entrer dans l’espace public
Afin d’amplifier l’impact de ce cri visuel, Greenpeace installe une exposition à ciel ouvert au parc Ibirapuera, à São Paulo. Pendant une semaine, les visiteurs pourront y découvrir six clichés de la campagne, imprimés en grand format. Cette immersion physique dans les images vise à provoquer des échanges, à susciter l’émotion dans l’espace public et à sortir le débat écologique du cadre digital.
Un appel à regarder notre planète autrement
Avec son intitulé volontairement provocateur, « Que Planeta É Esse? » interpelle sur la direction que prend notre monde. Elle pose une question rhétorique, mais aussi profondément politique : dans notre course à l’exploration spatiale, ne risquons-nous pas d’oublier que la planète que nous devons sauver… c’est la nôtre ?
Bernardo Tavares, directeur de création chez Beta Collective, résume ce paradoxe : « On parle de trouver de l’eau ailleurs, mais quand on regarde certaines régions du Brésil, on se demande si on ne devrait pas d’abord apprendre à préserver celle qu’on a ici. »
En s’appuyant sur une esthétique puissante, un message clair et une mise en scène accessible, Greenpeace Brésil réussit à faire de cette campagne bien plus qu’un simple film militant. C’est un électrochoc visuel, un cri d’alarme urgent et nécessaire pour tenter de préserver ce qui peut encore l’être.