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Chakib Achour : "L’Afrique ne se contente plus d’acheter la technologie, elle l’exporte"

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À l’approche de GITEX Africa 2025, les attentes sont à la hauteur des ambitions affichées. Après le succès des précédentes éditions, l’événement technologique de référence sur le continent revient à Marrakech avec une nouvelle promesse : celle de franchir un cap décisif dans la transformation numérique africaine. Plus dense, plus international, plus connecté, le rendez-vous s’annonce comme une véritable plateforme d’échanges, de solutions concrètes et de connexions stratégiques. Pour en savoir plus sur les nouveautés, les objectifs et les temps forts de cette édition, nous avons rencontré Chakib Achour, représentant officiel de GITEX Africa Morocco.

GITEX AFRICA 2025 promet d’être une édition ambitieuse. Quelles sont les principales nouveautés et objectifs pour cette année ?

Effectivement, GITEX Africa 2025 marque une nouvelle étape dans la trajectoire de l’événement. Cette édition sera plus dense, plus connectée et résolument tournée vers l’international. Parmi les nouveautés majeures, nous introduisons un espace inédit : le « Pavilion Countries ». Il s’agit d’un véritable carrefour mondial d’écosystèmes numériques, avec la participation de plus de 140 pays, chacun mettant en avant ses innovations, ses startups, ses initiatives technologiques.

Nous lançons également deux nouveaux piliers stratégiques : le sommet « Africa Future Connectivity » dédié aux infrastructures numériques et aux enjeux de connectivité à l’échelle continentale, et le « Diaspora Studio », un espace pensé pour reconnecter les talents africains du monde entier avec les écosystèmes locaux.

Notre ambition est claire : faire de cette édition un levier d’impact réel. Nous voulons multiplier les connexions, accélérer les levées de fonds, favoriser l’implantation de nouveaux projets et surtout, montrer que l’Afrique ne se contente plus d’acheter la technologie elle la produit, elle l’adapte, elle l’exporte.

L’intelligence artificielle sera un axe central de cette édition. Comment voyez-vous l’impact de l’IA sur les secteurs clés comme l’éducation, la santé, et l’agriculture en Afrique ?

L’intelligence artificielle, appliquée intelligemment aux réalités africaines, peut devenir un catalyseur de transformation dans des domaines essentiels. Dans l’éducation, elle permet de personnaliser les parcours d’apprentissage, de briser les barrières linguistiques, de rendre accessible du contenu de qualité, même dans les zones les plus reculées. Dans la santé, l’IA offre des outils de diagnostic à distance, de prédiction épidémiologique, et même de gestion logistique des hôpitaux.

Quant à l’agriculture, qui reste la colonne vertébrale économique de nombreux pays du continent, l’intelligence artificielle peut transformer la manière de produire : cartographie des sols, prévision des rendements, détection précoce des maladies, optimisation de l’irrigation.

Notre rôle à GITEX Africa est de rendre tout cela tangible. En donnant la parole aux startups qui développent ces solutions, en invitant les institutions à s’approprier ces outils, et en favorisant les échanges entre chercheurs, régulateurs et entreprises, nous créons un terrain favorable à une adoption plus large, plus rapide et surtout, plus durable.

En tant que plateforme stratégique pour l’innovation, comment GITEX AFRICA facilite-t-il les connexions entre les acteurs du secteur technologique et les investisseurs ?

L’une des grandes forces de GITEX Africa, c’est justement sa capacité à créer les conditions d’une rencontre utile. Nous avons pensé l’événement comme un espace fluide où l’on ne vient pas juste exposer, mais connecter. En 2025, plus de 400 investisseurs internationaux seront présents, venus d’Afrique, d’Europe, du Golfe et d’Amérique du Nord.

Nous avons mis en place une plateforme de matchmaking affinée, des speed meetings, des sessions de pitchs sectoriels, et un accompagnement personnalisé pour les startups les plus prometteuses. Le programme « Morocco 200 », par exemple, permet à plus de 200 jeunes entreprises marocaines de bénéficier d’un accès privilégié à ces opportunités, grâce au soutien du ministère de la Transition Numérique.

Et au-delà des rendez-vous formels, c’est l’ambiance même du salon qui favorise la rencontre. GITEX Africa est un lieu où les discussions sont ouvertes, où les idées circulent, où les barrières tombent. C’est cela, au fond, qui fait la différence : cette capacité à rapprocher des mondes qui parfois ne se croisent jamais.

L’Afrique est souvent vue comme un terrain fertile pour l’innovation, mais quel rôle GITEX AFRICA joue-t-il concrètement pour accélérer l’adoption des nouvelles technologies sur le continent ?

L’Afrique est un continent d’opportunités, mais ce potentiel ne suffit pas. Il faut des ponts, des passerelles, des moments d’impulsion. GITEX Africa joue précisément ce rôle. En réunissant les acteurs clés – startups, gouvernements, universités, bailleurs, grands groupes – nous mettons en place les conditions d’une transformation concrète.

L’événement agit comme un laboratoire de l’avenir : les solutions sont présentées, testées, parfois co-créées sur place. Des projets pilotes voient le jour, des accords sont signés. Et surtout, nous veillons à ce que les discussions stratégiques trouvent une traduction opérationnelle.

Nous avons vu, par exemple, des ministères adopter des solutions digitales qu’ils ont découvertes ici, des villes signer des partenariats pour devenir plus intelligentes, des fintechs locales conclure leur première levée de fonds. L’adoption passe par la confiance. Et cette confiance se construit quand les décideurs peuvent voir, toucher, questionner, comparer. C’est exactement ce que GITEX Africa permet.

En termes de visibilité et de communication, quels sont les moyens mis en œuvre pour que GITEX AFRICA atteigne une audience mondiale ?

Nous avons dès le départ conçu GITEX Africa comme un événement avec un ADN africain mais une ambition globale. C’est pourquoi nous déployons une stratégie de communication multicanale, multilocale et multilingue.

Notre couverture médiatique s’appuie sur des partenariats solides avec des médias internationaux comme CNBC Africa, Bloomberg, Euronews, mais aussi avec des plateformes digitales africaines influentes. Nous mobilisons également des créateurs de contenu, des ambassadeurs tech issus de la diaspora, et une campagne digitale multiformat qui couvre les marchés africains, européens, du Golfe et nord-américains.

Enfin, l’expérience sur place est pensée pour être virale : les contenus sont captés, diffusés en temps réel, remixés et traduits pour toucher une audience bien au-delà des murs du salon. C’est aussi une manière de dire que l’Afrique n’est pas en retrait, mais pleinement intégrée à la conversation mondiale sur l’innovation. Et cette voix-là, nous voulons qu’elle soit forte, claire, et inspirante.