Damir Moustatir s’est imposé comme l’une des émissions les plus marquantes de ce Ramadan, captivant un large public grâce à son approche originale et immersive. Hybride entre téléréalité et magazine d’investigation, cette émission a su mettre en lumière des métiers souvent ignorés tout en éveillant la réflexion et l’émotion chez les téléspectateurs. Dans cette interview, Nawfel Raghay, Directeur Général de Chada TV et concepteur de l’émission, nous dévoile les coulisses de la création de Damir Moustatir, la manière dont chaque épisode est construit pour maintenir un équilibre entre émotion, information et storytelling, ainsi que les ambitions pour l’avenir du programme.
Damir Moustatir s’impose comme l’une des émissions les plus marquantes de ce Ramadan. Comment est née l’idée de ce concept hybride entre téléréalité immersive et magazine d’investigation ?L’idée est née d’un constat simple mais frappant : notre société repose sur des milliers de gestes invisibles, accomplis par des travailleurs souvent méconnus, mais indispensables. Nous avons voulu leur donner une voix et une visibilité tout en restant fidèles à notre mission de divertissement et d’information. Ce format hybride s’est imposé naturellement, car il permet de créer une immersion totale tout en apportant un contenu informatif et réflexif. Le concept est de vivre ces 24 heures avec eux, en suivant Atiq Benchiguer, pour faire ressentir au public la réalité de leur quotidien, leurs défis, leurs sacrifices, mais aussi leur fierté et leur humanité.
L’émission réussit à captiver le public grâce à un équilibre entre émotion, information et storytelling. Comment construisez-vous chaque épisode pour maintenir cet équilibre ?La clé réside dans la structure narrative. Chaque épisode est pensé comme une histoire complète avec une introduction qui interpelle, un développement qui immerge et une conclusion qui apporte une réflexion. Nous faisons en sorte que l’émotion ne soit jamais forcée, mais toujours sincère, en laissant les protagonistes s’exprimer librement. La voix off joue un rôle essentiel pour contextualiser et apporter des informations sans alourdir le rythme. Enfin, Atiq est lui-même un vecteur d’humanité et d’empathie. Son naturel et sa curiosité donnent une dimension humaine forte aux échanges, sans tomber dans la complaisance.
Le Ramadan est un mois propice à la réflexion et à la solidarité. En quoi la diffusion de l’émission durant cette période amplifie-t-elle son message ?Le Ramadan est un moment de partage, de générosité et de remise en question. Les téléspectateurs sont plus réceptifs aux messages de solidarité et de reconnaissance envers les autres. C’est justement l’âme de Damir Moustatir : rendre hommage à ces héros du quotidien. Diffuser l’émission durant ce mois sacré, c’est aussi donner du sens au divertissement, en invitant le public à réfléchir sur l’importance de ces métiers et sur les valeurs de solidarité et d’humanité.
Le paysage audiovisuel marocain évolue, mais peu d’émissions adoptent ce format immersif. Pensez-vous que Damir Moustatir pourrait inspirer d’autres programmes dans le futur ?Je le souhaite, car je pense que la télévision marocaine a besoin de se renouveler en proposant des formats plus authentiques et immersifs. Damir Moustatir prouve que l’on peut captiver les téléspectateurs tout en abordant des thématiques sociales et humaines de manière sincère et touchante. Si cela inspire d’autres créateurs à explorer des voies similaires ou à donner la parole à d’autres invisibles, alors nous aurons accompli quelque chose d’important pour l’évolution du paysage audiovisuel.
Enfin, après le succès de cette première saison, envisagez-vous de prolonger l’expérience avec de nouveaux métiers ou une adaptation du concept sur d’autres thématiques ?Absolument. Le concept de Damir Moustatir est riche et peut se décliner de plusieurs manières. Nous envisageons d’explorer d’autres métiers, d’autres régions, voire d’autres thématiques qui touchent des catégories sociales différentes. Nous avons également reçu beaucoup de retours du public, ce qui nous encourage à penser à une saison 2. L’idée est de continuer à raconter ces récits humains avec le même engagement et la même authenticité.